Quel plaisir d'accueillir une Elna Lotus dans ma collection! J'en révais depuis que j'avais révisé celle de ma belle-soeur.
Elle est compacte, légère, tout-en un avec ses volets qui se referment (la pédale tient à l'intérieur), son coffret d'accessoires incorporé sur le dessus et sa poignée de transport.
Arrivée avec deux notices d'origine: mode d'emploi et guide de couture.
Les pieds, de gauche à droite: le pied standard, le pied pour point de bourdon, le pied à repriser. Ces pieds constituent le kit de base. Les autres pieds ont été achetés séparément: un autre pied pour point de bourdon, un bordeur, un pied pour fermetures-éclair.
J'ai en tout quatre canettes.
Et une ampoule de rechange.
Manquent quelques accessoires d'origine qui laissent des vides dans le coffret: pinceau, tube d'huile, découd-vite, petit tournevis, enfile-aiguille.
La taille de l'emplacement pour pochette d'aiguilles correspond aux boites Schmetz de 5 aiguilles.
La Elna Lotus est arrivée sur le marché en 1968. Conçue par le designer Raymond Loewy, son esthétique innovante lui a valu d'être exposée au Museum of Modern Art (MoMA) de New-york
Le numéro de série de ma machine commence par un R; d'après needlebar.org" elle a donc été fabriquée en 1975.
Plusieurs versions: La ZZ ou type 25 (celle-ci), avec en plus du point droit le Zigzag et les boutonnières semi-automatiques, la SP (35), celle de ma belle soeur, avec en plus un point de surfilage et un point élastique, et la EC (15), version économique avec uniquement le point droit. Suivront d'autres versions, comme la TSP avec plus de points spéciaux. Le nom Elna Lotus vient d'être repris pour une nouvelle machine, très innovante, mais hélas électronique.
La vendeuse avait prévenu: la machine n'est pas chère parce qu'un pignon est cassé.
C'est celui-ci, qui commande la rotation du crochet. J'en ai trouvé un sur ebay en Allemagne, 24,55€ avec le port.
En attendant un nouveau pignon, déshabillage de la machine pour un bon nettoyage, et quelques gouttes d'huile aux endroits stratégiques.
Mercredi 26 avril.
Le nouveau pignon est arrivé, le voici à côté de l'ancien. Le matériau est différent, la largeur un peu également.
La mise en place est relativement facile, l'arbre coulisse facilement après desserrage d'une bague -et du pignon- evidemment il ne faut pas faire tourner cet axe (ou le reste du mécanisme) pour éviter de perdre les synchronisations.
Je fais un réglage provisoire.
Pour pouvoir régler la synchronisation du crochet avec le mouvement de l'aiguille, j'ai retiré le porte-canette, on y voit mieux.
J'en ai profité pour retirer les bourres de fil. Leur accumulation peut freiner la rotation du crochet et provoquer la casse du pignon.
Pas facile de trouver des indications sur le réglage du crochet, ceux qui ont une notice d'entretien la vendent plutôt que de la mettre à disposition en PDF. De toutes façons, cette notice préconise d'utiliser la jauge d'épaisseur 100630, ça n'aide pas beaucoup! J'ai fini par trouver que cette jauge ferait 2,45mm d'épaisseur, et donc que la pointe du crochet doit être face à l'aiguille quand celle-ci est remontée de 2,45mm depuis son point bas.
J'ai réussi à bricoler une cale qui m'a permis d'obtenir un bon résultat.
J'ai remis en place le porte-canette (avec une goutte d'huile!), la plaque d'aiguille et la plaque coulissante.
Avant de remonter le reste, un essai de couture en tournant le volant à la main pour vérifier que mon réglage fonctionne (sur le bout de chiffon qui me sert à tester toutes mes machines, il y a de moins en moins de place!). Point droit, zigzag: impeccable!
Particularité de la Lotus: le moteur est vertical. En position "couture", le galet caoutchouc à son extrémité entraine le volant.
En position "canette", le galet s'écarte du volant et vient en contact avec cette pièce blanche qui ressemble à un volant de badminton. Il est important de vérifier régulièrement que l'axe est correctement lubrifié, s'il bloque, le galet et cette pièce s'usent l'un sur l'autre.
Il y a également une position "transport" où le volant est bloqué, bras tendeur vers le bas pour ne pas venir frapper le capot.
Remontage.
Rhabillage.
Et il n'y a plus qu'à coudre!
Juillet.
Ce compartiment d'accessoires vide m'ennuyait. Alors je me suis procuré de quoi le regarnir.
Le micro-tournevis est venu de Chine.
La brosse, dont le bout du manche est prévu pour aider à mettre l'aiguille en place, vient d'Angleterre (Hemline).
J'ai remplacé le tube de lubrifiant par un stylo huileur, venu de Chine. Petite capacité, mais suffisante pour l'habituelle lubrification du crochet avant de commencer.
Le découd-vite et l'enfile-aiguille sont également Chinois, mais achetés chez Centrakor!
Et évidemment, les aiguilles viennent d'Allemagne (je n'avais pas d'aiguilles "standard" dans ce conditionnement).