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samedi 19 juillet 2008

La quête du Graal

Je crois que tout collectionneur reproduit le modèle des chevaliers de la table ronde, c'est à dire la recherche de l'inaccessible, l'objet de légende. Je pense que les plus fous sont les collectionneurs de timbres, qui doivent rêver la nuit qu'ils trouvent dans un grenier "le" timbre, celui qui n'a été produit qu'à cinq exemplaires et vaut des millions... dans les romans d'Agatha Christie, on tue pour çà! Du temps où le Franc circulait, quel collectionneur n'a pas jeté un oeil sur sa petite monnaie, des fois qu'il y trouverait une pièce de un Franc de 1963, alors qu'il sait parfaitement que cette année là, on n'a pas frappé de pièce de 1F...

Chez moi, le virus a frappé sans prévenir, en juillet 1978, sous la forme d'une page de la notice de mon Zenit E tout neuf. Cette page donnait la liste des objectifs prévus pour cet appareil, et m'a fait l'effet d'une liste de courses. Tout y était, de l'accessible (le 2.0 de 85mm en vente au même endroit) à l'inaccessible (mais je ne l'ai su que plus tard): le 2.8 de 180mm, produit et exporté au compte-gouttes. Le tout pour des tarifs beaucoup plus raisonnables que bien d'autres collections.

Je viens de remarquer un truc pas croyable: hier, nous étions le 18 juillet, et ça a fait pile trente ans (putain, trente ans!) que j'ai acheté mon premier Zenit. Cette collection a donc juste 30 ans!

Ebay a t'il tué la quête du graal?
C'est une question qui peut se poser dans mon cas: le 2.8 de 180, je l'ai acheté en Russie sans même avoir à quitter ma chaise, j'en ai même deux! Fort heureusement, d'autres objectifs ont été fabriqués en URSS, puis en Russie, dont certains à très peu d'exemplaires, il reste de quoi rêver la nuit, même si le jour levé on se contente de ce qui est trouvable!
Un autre Graal qui a occupé longtemps des insomnies s'appelle Zenit Automat: apparu en 1986 dans une revue relatant la Photokina, jamais vu depuis (on en aurait aperçu un dans la région de Besançon vers 1987, mais c'est pas sûr...)
Un jour, j'ai soif après un long parcours, et je m'arrête pour boire à une source ( l'hypermarché "Leclerc" de la Roche sur Yon) et là, je tombe à genoux (virtuellement, rassurez-vous !) Il était là, qui m'attendait! tellement beau que depuis je n'ai pratiquement pas fait de photos avec, de peur de l'abimer!
Je crois que ce que recherche tout collectionneur, c'est l'émotion que j'ai ressentie ce jour là...


Evidemment, à l'époque il n'y avait pas encore la douzaine d'Automat achetés par Christophe via Internet...Ca casse un peu la magie!

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